Tirer les leçons.
Nos parents travaillerons, dès l'hiver, deux années de plus. Les deux plus belles années de retraites, ces années de joie du temps libéré de l'aliénation du travail, transformées brutalement en deux pires années de travail. Insupportables sont ceux qui viennent à présent nous expliquer que "le match est fini". Non, la lutte n'est pas un match. Nous ne serons pas de bons perdants en perdant deux ans de vie.
Puisque nous n'avons donc pas gagné, il convient de tirer les leçons de cet échec. Il faut dire que nous n'avons pas été si mauvais: les résultats de ces six mois de mobilisation sont clairs. En effet, les masses sont désormais conscientes d'une vérité: la classe dominante est prête à tout, y compris le pire, pour asseoir sa domination. Le néolibéralisme fait bien les choses, le patronat est sous perfusion: il ne peut rien sans le renfort du gouvernement. L'objectif de Macron avec cette réforme inutile et abjecte était donc celui là: nous mater, nous mettre à terre. Pourtant la gauche traditionnelle était bien là. L'obstruction à l'assemblée, les manifestations République-Nation. Nous y avons cru, mais nous avions face à nous un colosse aux pieds d'argile.
Il faut dire qu'il est quand même fort ce Macron. Les petites manœuvres institutionnelles pour museler les députés, la BRAV pour finir le travail dans la rue... La Ve République était déjà solide pour maintenir la domination bourgeoise, mais Macron veut plus, et il y arrive.
Il va donc falloir changer de méthodes, que cela nous plaise ou non. Attention, brûler plus de poubelles ou choisir une stratégie "autonome" situationniste n'aurait sans doute rien changé. Il va falloir se réinventer dans le mouvement, car c'est bien là que se situe la lutte politique. La position de la bourgeoisie repose sur sa domination économique, c'est ici que nous devions la bloquer. Nous aurions pu accentuer le rapport de force par la grève générale, le blocage économique. L'intersyndicale s'y est refusée, c'est pourtant par cette stratégie que la réduction du temps de travail s'est obtenue dans l'histoire.
Voilà donc ce que nous devons comprendre et transmettre: l'histoire de toutes les sociétés humaines jusqu’à nos jours n’est que l’histoire de la lutte des classes". Aucune victoire n'est possible sans perturber ces rapports de classes, et nous ne l'avons pas fait. Cette analyse marxiste qui est à l'origine de notre culture politique est notre boussole , elle doit nous permettre d'analyser cette défaite et de construire une victoire. C'est bien cela le marxisme, non un dogme ou une théorie froide, mais un moyen de compréhension de la société et un outil de lutte. Nous devons l'articuler, le transmettre, et enfin aller chercher des victoires.
Oui, celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre.
“L'histoire de toutes les sociétés humaines jusqu’à nos jours n’est que l’histoire de la lutte des classes"
“celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre”.
Manifeste du Parti communiste, K. Marx et F. Engels, 1848.
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