Le travail, l'intrinsèque combat

Nous avons envie d'une victoire, d'une respiration. Plus encore, nous en avons besoin. Ce n'est pas seulement la question des retraites qui, depuis quelques semaines, est posée. A travers cette réforme, à travers ce symbole, c'est la question du travail. Le peuple n'en peut plus. Les dépressions sont dans les têtes, les fatigues dans tous les corps. Et des aides-soignantes aux cadres, des livreurs Uber aux lycéens, chacun voit que c'est ce travail qui nous mène au mur. Deux ans de plus, ce ne sont pas des courbes, des chiffres, c'est de la chair, de la vie. Nous ne voulons plus de ce travail aliénant, éreintant et productiviste qu'il soit manuel et usant ou intellectuel et stressant. Cette abjecte et idéologique réforme, c'est celle du capital qui, sentant sa fin arriver, dégaine ses dernières armes. Nous nous battons en ce moment dans la droite lignée du mouvement ouvrier, celui qui a obtenu dans l'histoire cette réduction du temps de travail, ces années de bonheur arrachées au capital. Mais la bataille de notre siècle va à présent plus loin: plus encore que la question de combien de travail, nous voulons décider de quel travail nous voulons. Ce n'est plus simplement une question de bonheur, c'est une question de survie. C'est ce travail capitaliste qui nous détruit en détruisant la planète, dont nous ne voulons plus et oui, à travers lui, c'est du capitalisme dont nous ne voulons plus.

 

Manès Nadel, 05/02/2023

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